mardi 4 mai 2010

UNE LETTRE D'EXCUSES BIEN TARDIVE DU PAPE, POURQUOI APRÈS TANT D'ANNÉES?

Je reviens à vous, chers bloggueurs, après une absence de quelques mois pour vous entretenir avec mes opinions franches coutumières sur un sujet qui ne manque pas d'ébranler l'Église-Institution dans ses fondations, au sujet de la lettre d'excuses papale relativement aux cas d'agressions et sévices sexuels partout à travers le monde.
Je n'ai donc pas l'intention d'y aller avec le dos de la cuillère même si dans une large mesure, je continue à défendre la mission apostolique du Vatican. À mon humble avis de laïc engagé, je crois que les excuses de Benoît XVI demeurent sincères et sont les bienvenues malgré la désertion des églises par leurs fidèles, cependant bien trop tardives par rapport à toutes les souffrances qu'ont enduré généralement en silence les victimes. Il n'existe pas de baume ni panacée à celles-ci justement parce que dans les cercles ecclésiastiques comme les hautes sphères du Vatican, on pratique depuis toujours l'omertà, cette loi du silence que ne désavoue pas une certaine catégorie de gens souvent en cheville avec le clergé par le passé.
Que les bloggueurs se rassurent, il n'est pas de mon intention d'être iconoclaste de l'Église-État mais de dénoncer plutôt la lenteur du processus canonique relativement à ces actes innomables. À ce niveau-ci, je peux vous confier que nombreux parmi mes amis et connaissances ont déserté la foi ou l'union sacramentelle pour moins que cela, lorsque ces derniers ne sont pas tout simplement devenus athées ou agnostiques. Pourtant, de nombreux modèles laïques aussi bien que religieux, véritables disciples contemporains du Christ, ont ouvert la voie de leurs semblables à la rédemption. Si l'on revient à l'exemple de Sa Sainteté, les excuses présentés ne demeurent acceptables et acceuillis que si l'Église-Institution les traduit en actes. En tant que Catholiques, nous n'exigeons pas des autorités religieuses de se mortifier même si l'étendue de la période de ces sévices perpétrés sur des victimes innocentes s'avère que trop longue, mais de concourir dans les paroisses les plus reculées à celles urbaines à des actions préventives voire des campagnes de sensibilisation dans le dessein de s'approcher au coeur de l'humanité souffrante tel que Jésus nous l'a exhorté, ce depuis l'Église naissante des premiers siècles.
Il s'agit pourtant de retourner aux bases du Christianisme, à l'exemple de St Paul, St-Jean et les disciples sans pour autant négliger celles d'une Église nouvelle unie en Christ. Les dogmes fussent-ils moins rigides vraisemblablement, le Haut Clergé de l'époque n'aurait certes pas eu de coudées franches en vue de permettre de tels actes. J'ai l'intuition ici, que l'on aurait gagné à cette époque là de rigidisme de faire preuve d'une plus grande transparence non seulement dans les propos mais les actions concrètes dans l'apostolat. Pour des Chrétiens engagés dans une pastorale sociale renouvelée, le travail qui les attend est colossal quant à la reconstruction de la confiance tant chez les distants et les non croyants que les fidèles. Le défi est de taille du fait que nous ne pouvons pas certifier que l'Église ne perdra pas d'autres joueurs en cours de route, d'autant plus que l'attrait des nouvelles gnoses, à savoir, la Scientologie, les Raéliens et autres se fait des plus pressant dans notre Québec sécularisé.
Ainsi, pour faire amende honorable, comme je le disais antérieurement en d'autres termes, il nous faut retourner au coeur même des Évangiles selon le message original du Nazaréen il y a 2000 ans de cela, à travers une catéchèse renouvelée, une approche fort louable déjà bien amorcée depuis 2 décennies . Pour ce faire, laïcs comme les autorités religieuses peuvent redéfinir rapidement un plan d'action à travers des rencontres avec les victimes et leur entourage immédiat. Des ressources pastorales peuvent être mises à la disposition de ces dernières conjointement à celles existantes sur le plan professionnel et en complémentarité. Des approches holistiques sont envisageables dans la mesure où elles ne dénaturent pas le message de Jésus Christ.
Il en découle que pour nous les croyants, si la conscientisation solidaire pouvait retourner favorablement aux autorités religieuses, il y aurait certes lieu de se réjouir de ce nouvel élan d'ouverture du nonce apostolique actuel. L'engagement chrétien ne signifie pas que ce soit facile pour celui-ci ni le haut clergé mais, une action directe par le souverain pontife n'ouvrira que plus grandes les voies de l'espérance en un Royaume de Dieu déjà annoncé sur terre. C'était mon point d'ordre sur un sujet pastoral qui me tardait à vous partager. Merci amis bloggueurs et au plaisir de recevoir vos commentaires, réflexions et impressions.